Succession et patrimoine immobilier : ces règles qui impactent les héritiers

Dans le domaine immobilier, il est essentiel pour chaque propriétaire de bien connaître les différentes règles régissant la succession et leurs impacts sur leur patrimoine.

Succession et patrimoine immobilier : ces règles qui impactent les héritiers !-© Freepik

Dans cet article, nous abordons un cas complexe rencontré lors d’un entretien avec Thierry Delesalle, membre du groupe des notaires de la Grande Parisienne, qui a partagé son expertise sur ce sujet.

Les droits des héritiers en cas de donation ou testament

Lorsqu’une personne décide de faire une donation ou un testament en faveur d’un parent ou d’un proche, cette action peut avoir des conséquences sur les droits des autres héritiers concernés. En effet, ils peuvent se retrouver à devoir partager le bien en question avec le légataire universel ou les autres donataires dans certains cas.

  • Les donataires doivent compenser les héritiers réservataires : lorsque l’auteur de la donation ou du testament ne prend pas en compte les droits légitimes des héritiers réservataires, cela peut donner lieu à des démarches juridiques complexes pour établir un juste équilibre entre toutes les parties concernées.
  • Les biens donnés sont soumis aux règles de l’indivision : si plusieurs personnes héritent d’un même bien, elles devront alors gérer ensemble ce dernier et prendre des décisions conjointes concernant son utilisation, sa location, sa vente ou sa rénovation.

La situation de la jouissance gratuite d’un bien immobilier

Dans le cas exposé par Laury, sa sœur conteste le fait qu’elle vive gratuitement dans la maison de leur père, alors même que celui-ci avait établi un testament et était entré en maison de retraite médicalisée (Ehpad). Thierry Delesalle rappelle que selon les jurisprudences actuelles, un enfant ne peut pas bénéficier d’une jouissance gratuite de la part de ses parents lorsqu’il détient des droits de nue-propriété sur le bien concerné.

  • Le respect des droits du parent usufruitier : si le parent usufruitier autorise l’enfant nu-propriétaire à occuper le bien, il devra percevoir un loyer en contrepartie. Dans le cas de Laury, sa sœur estime qu’elle devrait payer un loyer pour cette occupation, ce qui entraîne des conflits familiaux.
  • La nécessité d’une compensation financière : pour éviter d’éventuels litiges, il est conseillé aux parties concernées de conclure un accord amiable stipulant les modalités de fonctionnement de l’indivision ainsi que les obligations de chaque indivisaire. Cela permettra d’établir un juste équilibre entre les différents droits et intérêts des héritiers ou légataires.

Les solutions pour éviter les problèmes liés à la succession

Afin de prévenir les difficultés résultant des règles de succession, plusieurs options peuvent être envisagées :

  1. Rédiger un pacte d’indivision : ce document permet aux héritiers ou légataires concernés de définir les modalités de gestion du bien en question et de prévoir les éventuels cas litigieux, ainsi que la répartition des charges et la prise des décisions importantes.
  2. Organiser une médiation entre les parties : si un conflit persiste malgré les efforts pour trouver un accord amiable, il est possible d’avoir recours à un médiateur professionnel pour faciliter le dialogue et trouver une solution acceptable par toutes les parties.
  3. Solliciter l’intervention d’un notaire : cet expert pourra aider les héritiers ou légataires à trouver la meilleure manière de régler les questions de succession et d’établir un juste partage des biens selon les règles et obligations légales.