Autoroute : Le péage à flux libre suscite le mécontentement des usagers

À seulement quelques mois de la mise en service de l’autoroute A79 dite “à flux libre”, plusieurs conducteurs expriment déjà leur mécontentement.

Le péage à flux libre est un système qui permet de rouler sans s’arrêter pour payer. En théorie, c’est une solution qui est censée faciliter la vie des usagers. Mais la réalité est autre, le système est loin de faire l’unanimité. Plusieurs utilisateurs dénoncent une certaine “opacité” du dispositif.

L’autoroute A79 à flux libre

Vers la fin de 2022, l’autoroute A79 à flux libre a été mise en service, dans l’Allier. Ce système permet aux usagers de ne pas obligatoirement s’arrêter aux portiques de péage, en entrée ou en sortie. C’est la première autoroute du genre en France, et elle est en place sur un trajet de 80 km, reliant Montmarault (Allier) et Digoin (Saône-et-Loire).

À la place des barrières de péage, sont présents 6 portiques qui détectent les plaques d’immatriculation des véhicules. À titre d’information, ce dispositif existe depuis longtemps. Il est déjà utilisé aux États-Unis, en Espagne, en Autriche et au Brésil. 

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Un manque d’information

Les usagers se plaignent d’un manque d’information. Même si plusieurs moyens de s’acquitter de la facture de péage sont proposés, les informations ne sont pas complètes. Tout d’abord, il n’est pas assez clair qu’il s’agit d’un nouveau type d’autoroute, dépourvu de barrière de péage. Selon les témoignages de Sylvie, venant de La Garde (83), qui partage le même point de vue que Laurent, habitant de Collonges-et-Premières (21), il y a “très peu d’informations sur ce sujet tout au long du trajet. Laurent a ajouté qu’il fallait “être très vigilant pour comprendre qu’il faudra payer plus tard.

Outre cela, il y a le manque d’information concernant les bifurcations possibles. C’est ce dont regrette Christian, habitant de Loire-Atlantique. En effet, il se plaint de ne pas avoir été “prévenu pour pouvoir bifurquer et éviter le tronçon payant”.

Un problème de paiement en ligne

Pour les conducteurs les moins attentifs, ces derniers auront la mauvaise surprise de recevoir un courrier les informant d’une somme à payer, quelque temps après leur passage sur l’autoroute. C’est le cas par exemple de Geneviève, habitante de Lyon (69), notifiée d’avoir commis une infraction passible d’une amende qui peut aller jusqu’à 90 euros, si elle ne payait pas dans les jours qui suivent. Dans cette lettre, le montant exact n’est pas mentionné. Elle est directement invitée à se connecter sur le site du gestionnaire Aliae pour connaître la somme à s’acquitter.

30 centimes, c’est le montant qu’elle doit régler pour passage sur l’autoroute A79, un montant qu’elle ne réussira pas à régler sur le site internet. Après avoir contacté le service client, c’est finalement en envoyant un chèque qu’elle procède au règlement. Fort heureusement, elle bénéficiait d’un délai de 72 heures pour régler sa facture. Cela reste tout de même une mauvaise expérience pour la Lyonnaise, sachant que c’était la première fois qu’elle empruntait cette autoroute.

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Un dispositif peu convaincant

Les automobilistes se posent des questions sur la vraie nécessité de ce nouveau dispositif. Pour répondre à ces interrogations, le gestionnaire Aliae avance des arguments de sécurité : étant donné qu’il n’y a pas d’arrêt à une gare de péage, il y a moins de risques de collision. Ajouté à cela, ce système est censé fluidifier le trafic, car il n’y aura plus les arrêts et les longues files d’attente au péage, du temps gagné pour tout le monde. Enfin, le gestionnaire estime que c’est une solution de mobilité durable, car la suppression de l’arrêt et du redémarrage des véhicules aux barrières de péage contribue à diminuer grandement les émissions de CO2.

Mais ces arguments ne sont pas tout à fait convaincants, car si vous n’avez pas de badge de télépéage ou si vous ne vous êtes pas inscrit en ligne au préalable, il faudra quand même vous arrêter à une borne de paiement. Dans ce cas-là, vous n’aurez ni gagné du temps, ni contribué à réduire les émissions de CO2.

Les différents moyens de s’acquitter du péage

Pour s’acquitter du péage pour leur passage sur l’A79, les automobilistes disposent de 72 heures. Si ce délai est dépassé, une indemnité forfaitaire de 90 euros viendra s’ajouter au montant du péage. Il existe 4 moyens pour s’acquitter du péage

  • Le télépéage : si vous disposez d’un badge de télépéage, quel que soit l’opérateur, alors vous n’avez rien à faire. Le badge est directement détecté par les portiques à chaque passage et un prélèvement se fait automatiquement.
  • Le paiement en ligne : vous pouvez faire le paiement en ligne sur le site www.aliae.com. Vous aurez à renseigner votre numéro d’immatriculation ainsi que vos coordonnées bancaires.
  • L’inscription en ligne : Pour cela, enregistrez votre numéro d’immatriculation et vos coordonnées bancaires à l’adresse www.fulli.com/sesame. Vous n’aurez à le faire qu’une seule fois, et une fois que c’est fait, votre plaque d’immatriculation sera détectée à chaque trajet. Ensuite, le paiement se fera par prélèvement automatique chaque semaine.
  • Sur une borne : si vous souhaitez payer par espèces ou par carte bancaire, vous pouvez utiliser l’une des bornes de péage ou aller au niveau des échangeurs.