Abandon de poste : La réforme 2023 pour mettre fin aux indemnités de chômage

Il est très courant pour un employé de quitter son poste, sans préavis ni justification, pour telle ou telle raison.

Dans certains cas, le motif de l’abandon de poste peut venir de l’employeur, mais souvent, il peut aussi venir du salarié lui-même. Pour faire face à l’injustice de cette situation, des textes ont été revus lors de la réforme de 2023.

Un subterfuge utilisé couramment par les salariés

Pour le cas d’un salariĂ©, l’abandon de poste est souvent un subterfuge pour profiter des indemnitĂ©s de chĂ´mage. En effet, quand il quitte l’entreprise sans prĂ©avis et justification, l’employeur est amenĂ© indirectement Ă  procĂ©der Ă  un licenciement pour cause d’absence. C’est ce qui entraĂ®ne par la suite le versement des allocations de chĂ´mage pour le salariĂ©.  Il est Ă  noter qu’un employĂ© ne peut toucher cette indemnisation que dans le cadre d’un licenciement. C’est pour cela qu’il ne procède pas Ă  une dĂ©mission.

Dans la plupart des cas, il n’y a pas de motifs valables pour le salarié de quitter son poste, il veut juste profiter de l’indemnité. On ne s’étonne pas lorsque des personnes travaillent trois ou quatre mois au sein d’une entreprise qui ne l’intéresse guère, mais elles attendent juste le bon moment pour un abandon de poste.

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Des cas justifiés pour certains salariés

Si l’abandon de poste est mal vu dans la plupart des cas, il y a tout de même des situations qui justifient cette décision. En effet, un employé maltraité ou des discordes avec l’employeur peuvent être la cause de cet abandon sans préavis. Ainsi, en plus de quitter son poste, il pourra au moins profiter d’une indemnisation, au lieu de procéder à une démission.

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La loi d’urgence sur le plein emploi pour remédier à la situation

Pour faire face à cette situation d’abandon de poste, la réforme 2023 a mis en place de nouveaux textes sur la loi d’urgence sur le plein emploi.

Dans cette optique, l’abandon de poste doit ĂŞtre accompagnĂ© d’une mise en demeure de l’employeur vis-Ă -vis de son employĂ©. Elle propose un dĂ©lai de 15 jours au salariĂ© pour justifier son abandon ou reprendre son poste. Une fois ce dĂ©lai passĂ©, il sera considĂ©rĂ© comme dĂ©missionnaire. Il ne pourra donc pas percevoir d’indemnitĂ©s de chĂ´mage.

C’est un article qui profite également à l’employeur, car cela évite les longues procédures de licenciement, en plus des indemnités à payer. Licencier un salarié demande en effet de nombreuses démarches, surtout sur le plan administratif.

Par ailleurs, cette loi d’urgence n’est pas valable lorsque l’abandon de poste est motivé par une raison de santé ou un accident de travail. Il se peut que le salarié ne soit pas en état de fournir les pièces justificatives dans les 15 jours de mise en demeure. De ce fait, il peut nier la rupture de contrat face à la jurisprudence.

Dans cette même optique, il peut aussi renverser la présomption de démission, si les raisons de l’abandon de poste viennent de l’employeur. Cela peut être un harcèlement moral ou sexuel, un non-respect humanitaire, etc.