Alors que les ventes de véhicules électriques sont en plein essor et que le gouvernement français souhaite promouvoir leur adoption, une question se pose : les voitures électriques seront-elles bientôt taxées en France ?
Effectivement, avec l’augmentation du nombre de ces véhicules sur les routes françaises, certains s’interrogent sur la nécessité d’adapter la fiscalité pour compenser la perte de revenus liée à la disparition progressive des taxes sur les carburants fossiles.
Les avantages fiscaux des véhicules électriques en France : état actuel et perspectives
Aujourd’hui, les véhicules électriques bénéficient de nombreux avantages fiscaux en France, notamment :
- Exonération totale ou partielle de la TVS ou Taxe sur les véhicules de sociétés ;
- Crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) pour l’installation de bornes de recharge à domicile ;
- Bonus écologique pour l’achat d’une voiture neuve entièrement électrique ;
- Prime à la conversion lors de l’achat d’une voiture électrique d’occasion.
Cependant, ces avantages fiscaux pourraient être remis en question à moyen terme. Avec la montée en puissance des véhicules électriques et hybrides, les recettes issues de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) sont amenées à diminuer. Cette taxe, qui représente une part importante des recettes fiscales françaises, est actuellement prélevée sur la vente de carburants fossiles tels que l’essence et le diesel.
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Des pistes de réflexion pour adapter la fiscalité des véhicules électriques
Plusieurs scénarios sont envisagés pour compenser cette perte de revenus liée à la transition énergétique et maintenir le financement des infrastructures routières. Parmi eux :
- Instaurer une taxe sur l’électricité utilisée pour recharger les véhicules électriques, à l’image de la TICPE sur les carburants fossiles ;
- Mettre en place un système de péage urbain, où tous les usagers de la route, quelle que soit la motorisation de leur véhicule, paieraient en fonction de leur utilisation du réseau routier ;
- Modifier la taxe sur les véhicules de sociétés pour y inclure progressivement les véhicules électriques, tout en maintenant une différenciation avec les véhicules thermiques plus polluants.
Toutefois, ces différentes options soulèvent des questions quant à leur mise en œuvre et leur acceptabilité par les usagers. Par exemple, l’instauration d’une taxe sur l’électricité pourrait complexifier la facturation et impacter les autres usages de l’électricité dans les foyers. De plus, un système de péage urbain pourrait être perçu comme une atteinte à la liberté de circulation et susciter des oppositions, comme c’était le cas avec la vignette Crit’Air.
Le gouvernement français temporise
Pour l’instant, le gouvernement français se montre prudent sur cette question de la fiscalité des véhicules électriques. Le ministère de la Transition écologique et solidaire a récemment déclaré que la taxation des voitures électriques n’était pas envisagée « pour le moment ». Maintenir les incitations fiscales est essentiel pour encourager l’adoption de ces véhicules propres et atteindre les objectifs fixés en matière de lutte contre le changement climatique.
Néanmoins, la question de la fiscalité des voitures électriques pourrait probablement revenir sur le devant de la scène dans les années à venir, à mesure que leur part de marché continuera d’augmenter. Trouver un équilibre entre le maintien des incitations à choisir des véhicules moins polluants et le financement des infrastructures routières et de la transition énergétique deviendra alors crucial.
Un débat qui dépasse les frontières françaises
Ce débat autour de la fiscalité des véhicules électriques n’est pas propre à la France et concerne aussi d’autres pays européens où la part de marché des véhicules électriques et hybrides est en croissance rapide. Ainsi, plusieurs pays ont déjà mis en place des taxes spécifiques sur l’électricité destinée à recharger les véhicules électriques, comme la Norvège, le Danemark ou encore l’Allemagne.