Les Digital Natives, connus comme la génération née avec l’essor des sites web et, plus tard, des réseaux sociaux, sont le segment de la population le plus préoccupé par l’épargne, bien qu’ils soient aussi ceux qui rencontrent le plus d’obstacles pour le faire. Ce groupe d’âge, qui comprend les personnes âgées de 20 à 29 ans, considère les cryptomonnaies comme un canal d’investissement à court terme attrayant, tandis qu’ils considèrent l’achat d’une maison comme la principale raison d’épargner pour l’avenir.
Les Digital Natives s’éloignent des véhicules d’investissement plus traditionnels tels que les fonds de pension, l’assurance-vie, les actions et les obligations, et placent leur confiance – et leur argent – dans des actifs très volatils tels que les cryptomonnaies, comme le Bitcoin basé sur le cours du dollar. Selon une étude, 40 % des personnes de ce groupe d’âge ont actuellement des crypto-actifs dans leur portefeuille d’investissement. L’écart se creuse avec les milléniaux (nés entre les années 1980 et le début des années 1990), pour qui les cryptomonnaies ne représentent pas plus de 17 % de leurs investissements. Pour les plus de 40 ans, ce chiffre atteint à peine 6 %.
Un actif attractif
Attirées par des mantras grandiloquents sur les possibilités de gagner de l’argent à court terme, à partir d’un téléphone portable et sans effort apparent, les cryptomonnaies sont devenues un actif séduisant pour les natifs du numérique. Toute personne souhaitant investir dans les cryptomonnaies ou des actifs similaires devrait étudier les rendements historiques de tous les types d’actifs pour estimer si l’investissement est une arnaque.
La France se situe en dessous de la moyenne de l’OCDE en termes d’éducation financière, tous âges confondus. Près de la moitié des 18-79 ans ne répondent pas correctement aux questions permettant de mesurer les compétences dans ce domaine. Un rapport de la Banque de France souligne que 45 % des parents parlent rarement de leurs revenus mensuels à leurs enfants. Quarante-sept pour cent admettent qu’ils ne parlent jamais à leurs enfants des impôts qu’ils paient.
Les principaux obstacles à l’épargne
Selon le rapport, l’absence de revenu fixe est l’un des obstacles qui empêchent les Digital Natives d’épargner. Au problème des bas salaires s’ajoutent d’autres problèmes tels que le chômage des jeunes et les prix élevés du logement. Une étude publiée par Eurostat souligne qu’en 2021, les jeunes deviendront indépendants en moyenne à 29,8 ans en France, soit plus tard que dans l’ensemble de l’UE.
L’absence d’incitations fiscales et les dépenses superflues sont deux autres obstacles majeurs à l’épargne. Sans oublier la pression exercée par l’environnement. Pour surmonter ces obstacles, il est essentiel que, dès le plus jeune âge, les parents parlent à leurs enfants de l’argent, de la manière dont il est obtenu et de l’importance d’en épargner toujours une partie. « Pour obtenir votre permis de conduire, vous devez étudier des manuels et passer un examen, mais lorsque vous avez 18 ans, vous avez déjà une carte de crédit que personne ne vous a appris à utiliser », explique un conseiller financier.
Le logement reste l’une des principales motivations d’épargne dans cette tranche d’âge, juste derrière les dépenses imprévues, une option qui est majoritaire dans toutes les tranches d’âge. Bien que les hausses continues des taux d’intérêt décidées par les banques centrales aient poussé les prix des prêts hypothécaires à des niveaux record, 22 % des « digital natives » considèrent l’achat d’un logement comme une raison de continuer à remplir leur tirelire.