Le plan de rénovation énergétique pour lutter contre les passoires thermiques

En dévoilant le plan de relance axé sur la rénovation énergétique, le gouvernement a annoncé un chiffre impressionnant : 4,8 millions de logements sont des passoires thermiques. Le but principal est d’améliorer la performance énergétique et ainsi réduire considérablement la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre.

Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) et ses enjeux

Les passoires thermiques représentent 18,5% des logements du marché locatif privé. Bien que les habitations classées D et E au DPE ne soient pas considérées comme des passoires thermiques, elles ne sont pourtant pas très performantes d’un point de vue énergétique et représentent actuellement, avec 58% des unités de logement, la majorité des résidences principales en France. Obtenir un Diagnostic de Performance Énergétique permet de mieux comprendre les besoins de rénovation pour garantir une meilleure qualité de vie, notamment en améliorant l’air intérieur de la maison.

Objectif pour 2030 : Réhabilitation des passoires thermiques

La Convention Citoyenne pour le Climat a ainsi demandé la réhabilitation prioritaire des 4,8 millions de passoires thermiques présentes en France. Réhabiliter signifie s’attaquer à la consommation de ces passoires thermiques. Concrètement, d’ici 2028, il faudra abaisser leur consommation d’énergie primaire en dessous d’un seuil de 330 kWh par m² et par an.

Caractéristiques des passoires thermiques

La majorité des passoires thermiques ont été construites avant 1949 et ont tendance à être plus petites, avec une superficie comprise entre 30 et 60 m² représentant près de 36 %, contre seulement 13 % pour les logements de plus de 100m². Les biens locatifs sont légèrement plus énergivores que les propriétés occupées par leurs propriétaires. On constate par exemple 46% de passoires thermiques dans le Cantal comparé à 6% dans les Landes.

Interdiction progressive de la location des passoires thermiques

La loi Énergie Climat de 2019 précisait que les logements jugés indécents d’un point de vue thermique seraient progressivement interdits à la location sans préciser ce seuil de décence. Depuis le 1er janvier 2023, la location de passoires thermiques classées G est interdite sous un nouveau contrat de location si leur consommation dépasse 450 Kwh/m²/an. À partir du 1er janvier 2025, tous les logements classés D au DPE ne pourront plus être loués quelle que soit leur consommation. Cela devrait encourager les propriétaires-bailleurs à entreprendre des rénovations sur leurs biens moins vertueux.

Vers un audit énergétique obligatoire pour la revente

Un audit énergétique est une évaluation plus complète que le DPE, qui détermine la classe énergie d’un logement en fonction de sa consommation d’énergie primaire et de ses émissions de gaz à effet de serre. La loi Climat et Résilience de 2021 va encore plus loin et prévoit un audit énergétique obligatoire pour les passoires thermiques à la vente à partir de 2023. Une obligation répartie en 3 échéances :

  • Depuis le 1er avril 2023 : Audit énergétique obligatoire pour la cession de passoires thermiques;
  • À partir du 1er janvier 2025 : Audit énergétique obligatoire pour les étiquettes E;
  • À partir du 1er janvier 2034 : Audit énergétique obligatoire pour les étiquettes D.

Il est essentiel de bien choisir les travaux à entreprendre pour sortir des étiquettes F et G. Par ailleurs, il est important de prendre en compte l’isolation et ventilation, car améliorer l’isolation thermique ne suffit pas si cela se fait au détriment de la qualité de l’air intérieur. En combinant isolation, ventilation et changements de système de chauffage, les économies d’énergie seront optimisées et la qualité de vie améliorée.