Gaspillage alimentaire : « c’est notre seul moyen de rester en vie ». Témoignage d’un sans-abri en banlieue parisienne

Selon l’ADEME (Agence de la transition écologique), chaque année, près de 10 millions de tonnes de nourriture consommable sont jetées.

Le gaspillage alimentaire est un problème majeur dans nos sociétés modernes, notamment en France. Pourtant, pour certaines personnes comme les sans-abri, ces déchets alimentaires sont une source importante de subsistance.

La réalité du gaspillage alimentaire en France

En France, le gaspillage alimentaire représente environ 150 kg par habitant et par an. Cette quantité astronomique de nourriture jetée concerne aussi bien les particuliers que les entreprises et les collectivités.

Les causes de ce gaspillage sont multiples : mauvaise gestion des stocks, calibrage excessif des portions, méconnaissance des dates de péremption, etc.

Glanage et récupération : une solution pour les plus précaires ?

Dans ce contexte, certaines personnes en situation de précarité n’ont d’autre choix que de se tourner vers le glanage et la récupération des déchets alimentaires pour survivre. C’est le cas de Jean, un sans-abri vivant en banlieue parisienne. « Le gaspillage alimentaire, c’est notre seul moyen de rester en vie », confie-t-il.

Chaque jour, Jean fait la tournée des magasins qui jettent leurs invendus, récupère les déchets alimentaires encore consommables et partage ses trouvailles avec ses compagnons d’infortune. Ce mode de vie, bien que précaire et souvent stigmatisé, est pour lui une nécessité.

Un système D pour survivre : entre récupération et entraide

Jean explique qu’il faut être méthodique et organisé dans sa recherche de nourriture. Il connaît les horaires et les jours de sortie des poubelles des magasins, et il sait quelles sont les meilleures heures pour glaner. « Il faut faire vite, car on n’est pas les seuls à avoir repéré les bons plans », précise-t-il.

En effet, les sans-abri ne sont pas les seuls à pratiquer le glanage et la récupération des déchets alimentaires. Des personnes en situation de grande précarité, mais aussi des militants écologistes ou anti-gaspillage y ont également recours, dans une démarche solidaire et responsable.

Pour Jean, cette pratique est aussi l’occasion de créer du lien social et d’entretenir un réseau d’entraide. « On se donne des tuyaux entre nous, on s’échange des informations sur les endroits où trouver de la nourriture, on partage nos trouvailles », raconte-t-il.

La nécessité de lutter contre le gaspillage alimentaire

Si la récupération des déchets alimentaires permet à Jean et à d’autres sans-abri de survivre, cela ne doit pas nous faire oublier que le gaspillage alimentaire est avant tout un problème majeur qu’il convient de résoudre.

Pour les personnes comme Jean, la lutte contre le gaspillage alimentaire est loin d’être un simple enjeu écologique ou économique. C’est avant tout une question de survie, et un combat pour la dignité.