Même si traditionnellement, les négociations commerciales sont conflictuelles, celles de cette année, démarrées à l’automne dernier, ont été particulièrement intenses.
Du jamais vu entre les distributeurs et les industriels. À l’heure actuelle où l’inflation connaît une croissance constante, le gouvernement se veut être proche des Français. Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, vient d’annoncer récemment qu’une solution anti-inflation serait actée dans deux semaines, soit le 15 mars. Plus d’informations sur cette solution dans les lignes qui suivent.
De fortes tensions entre les distributeurs et les industriels
Dans un contexte d’inflation continue et de baisse du pouvoir d’achat des Français, les débats sur l’achat des produits de grande marque aux industriels ont été plus complexes que celles auparavant. Face à un niveau record d’augmentation des prix, mais aussi à une baisse de la consommation de la part des Français, le gouvernement et les parlementaires ont été incités à entrer dans la mêlée.
Emmanuel Macron a exprimé son point de vue : “ceux qui doivent faire un effort sur leurs marges, c’est les distributeurs”. C’est ce qu’a déclaré le président de la République lors de sa visite au Salon de l’Agriculture 2023.
“Ce n’est pas aussi simple”, a rétorqué le PDG de Système U, quelques jours après la déclaration du chef d’État. Effectivement, nul ne veut lâcher et le gouvernement commence à s’impatienter de trouver une solution crédible suite à l’échec des paniers anti-inflation.
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Un délai supplémentaire pour parvenir à un compromis
Les distributeurs sont en colère. Le patron de la chaîne de magasins Lidl a même exprimé son souhait de bannir certains produits des rayons. Quant à Dominique Schelcher, directeur général de Système U, il regrette un manque de transparence et un abus sur les marges réalisées. Pour ce qui est des industriels, ils expriment leur maintien de position.
Jean-Marie Bernier, directeur général de Lactalis France, l’a expliqué au Figaro : même si cela leur fait perdre des volumes, les industriels assument ces hausses de tarifs, car elles sont indispensables pour couvrir leurs charges. Il a ensuite précisé que c’était le seul moyen de soutenir leurs producteurs de lait, leurs marques, mais aussi d’investir dans les innovations.
À titre d’information, les négociations devaient prendre fin le 1er mars à minuit. Mais un délai de 3 jours supplémentaires a été accordé pour réussir à parvenir à un équilibre dans les prix et apaiser les tensions.
“Il n’y aura pas de mars rouge”, persiste le ministre de l’Économie
Interviewé par BFMTV ce jeudi 2 mars, Bruno Le Maire insiste sur le fait qu’il ne doit pas y avoir et qu’il n’y aura pas de “mars rouge”. Il repousse cette expression qui effraie les Français. Cependant, les représentants de la grande distribution ne sont pas du même avis, et affirment même le contraire. De plus, il faut bien admettre qu’au paiement à la caisse, les Français se retrouvent souvent obligés de délaisser certains produits.
Le PDG de Système U annonce une hausse globale des prix à hauteur de 10 % tout au long du premier semestre. Michel Edouard, PDG d’E.Leclerc, partage le même constat. D’après ce dernier, il y aura un pic d’inflation entre avril et juin 2023.
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Un accord prévu au 15 mars
Bruno Le Maire exclut tout nouveau geste de l’État. Selon lui, l’État a fait sa part, notamment en protégeant les Français face à l’inflation à travers le bouclier énergétique et d’autres mesures de soutien. Toutefois, il appelle la grande distribution à faire un geste pour freiner l’impact de l’inflation sur les consommateurs : “Je souhaite que nous ayons un accord collectif sur un certain nombre de produits aux prix les plus bas possibles”. Il a ensuite ajouté que cet accord devrait être appliqué le 15 mars.