Suite à de nombreux incidents fatals impliquant des automobilistes sous l’influence de l’alcool ou de substances illicites, les autorités françaises cherchent des solutions pour endiguer ce fléau.
Parmi elles, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin souhaite mettre en place un délit d’homicide routier. Ce délit serait destiné à sanctionner plus sévèrement les conducteurs ayant commis des infractions graves ayant provoqué des accidents mortels.
L’affaire Pierre Palmade, dans laquelle l’humoriste a été impliqué dans un accident de la route sous l’emprise de substances illicites et causant trois blessés dont une femme enceinte qui a perdu son enfant, a été un élément déclencheur dans cette réflexion.
Un délit spécifique entre homicide involontaire et volontaire
Actuellement, les conducteurs responsables d’accidents mortels sous influence sont poursuivis pour homicide involontaire, une infraction punissable jusqu’à 5 ans de prison. Toutefois, certains jugent ces peines trop faibles au regard des conséquences dramatiques engendrées par ces comportements irresponsables.
Le nouveau délit d’homicide routier s’inscrirait donc entre l’homicide involontaire et l’homicide volontaire, avec des sanctions plus élevées pour les conducteurs en état d’ivresse ou sous l’emprise de drogues responsables d’accidents mortels.
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Les chiffres alarmants de la sécurité routière
- Multiplier par 18 le risque d’être responsable d’un accident mortel en conduisant sous l’emprise de l’alcool ou de drogues.
- 23 personnes tuées pour 100 blessés hospitalisés dans les accidents avec alcool, contre 10 pour ceux sans alcool.
- Une moyenne de 500 accidents annuels liés à l’usage de drogues entre 2010 et 2019.
Ces chiffres montrent l’importance de prendre des mesures efficaces pour dissuader les automobilistes de prendre le volant sous influence et ainsi réduire le nombre d’accidents mortels sur nos routes.
Les actions du gouvernement et du Parlement
Face à ce constat alarmant, le président Emmanuel Macron a demandé au gouvernement de travailler sur cette question lors d’un Conseil des ministres. Au-delà de la polémique suscitée par l’expression « décivilisation » utilisée par le chef de l’État, le gouvernement a réitéré son intention de créer un nouveau délit d’homicide routier.
Au Parlement, députés et sénateurs s’activent également pour trouver des solutions législatives afin de sanctionner plus sévèrement ces comportements dangereux sur la route. Plusieurs propositions sont en cours d’examen, et il est probable que des décisions soient prises dans les prochains mois.
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La prévention reste essentielle
Si la mise en place d’un délit d’homicide routier semble être une mesure forte pour lutter contre les accidents mortels sous influence, il ne faut pas oublier que la prévention et l’éducation demeurent des éléments clés pour garantir la sécurité sur nos routes. En effet, informer les automobilistes sur les risques encourus et les conséquences de leurs actes est essentiel pour éviter ce type de drames.
- Campagnes de sensibilisation à l’égard des dangers liés à la conduite sous influence.
- Éducation routière dès le plus jeune âge pour inculquer les bonnes pratiques de conduite et les comportements responsables sur la route.
- Renforcer les contrôles routiers et d’augmenter les sanctions pour les conducteurs pris en flagrant délit de conduite sous influence.
- Promouvoir des alternatives sûres et accessibles à la conduite sous influence.
- La collaboration entre les différentes parties prenantes est indispensable pour assurer une réelle efficacité des mesures de prévention.