Le chanteur canadien a conclu ce 24 janvier un accord avec la société Hipgnosis Songs Fund.
Justin Bieber a cédé à la société d’investissement britannique ses droits d’édition ainsi que ses redevances d’artiste pour la somme de 200 millions de dollars. C’est par un tweet triomphant que Hipgnosis accueille le canadien : “Welcome to the Hipgnosis Family”. À seulement 28 ans, il est l’un des artistes musicaux les plus vendus de tous les temps.
Les nouveaux détenteurs des droits : Hipgnosis Songs Fund
Hipgnosis Songs Fund est une entreprise britannique d’investissement et de gestion de chansons, fondée par Merck Mercuriadis et Nile Rodgers. Justin Bieber est le dernier artiste à rejoindre le panier de Hipgnosis. Cette entreprise compte déjà plusieurs stars célèbres comme Shakira, Leonard Cohen et les Red Hot Chilli Peppers.
Partenaire de Hipgnosis, la société de gestion financière Blackstone avait annoncé fin 2021 un apport de 1 milliard de dollars pour soutenir Hipgnosis dans ses achats dans la musique. C’est dans le cadre de ce partenariat que le rachat a été opéré. La société n’a précisé aucun montant concernant la transaction. Toutefois, en décembre dernier, le Wall Street Journal avait évoqué une somme d’environ 200 millions de dollars, une information confirmée par l’AFP ce mardi. À ce jour, cette transaction est présentée comme la plus grande acquisition de la société Hipgnosis, sans pour autant être la première du genre.
À lire aussi : Netflix : la fin du partage gratuit des comptes
À lui tout seul, Justin Bieber cumule plus de 30 milliards d’écoutes sur la plateforme de streaming musical Spotify. Avec la révolution du streaming, les droits d’auteur et droits d’édition de catalogues d’artistes (décédés et vivants) jugés indémodables sont devenus des actifs réellement précieux. Cette transaction entre la star canadienne et Hipgnosis est d’ailleurs le dernier d’une longue série de rachats des droits. Ces deux dernières années ont présenté de nombreuses transactions importantes, notamment la vente des catalogues de Bob Dylan, David Bowie ou Bruce Springsteen, pour qui Sony aurait déboursé plus de 550 millions de dollars.
Un répertoire comprenant plus de 290 titres
Le catalogue musical comprend plus de 290 titres publiés avant le 31 décembre 2021, particulièrement ses plus grands succès : “Baby”, “Sorry” et “Love Yourself”. Désormais, ce sera Hipgnosis qui touchera les droits quand les chansons seront diffusées. En effet, pour Justin Bieber et tous les autres artistes qui ont cédé leurs droits, cela revient à recevoir à la signature de l’accord une somme forfaitaire et définitive. Et cela en se détachant de la possibilité de percevoir un pourcentage à chaque exploitation de sa musique.
En revanche, d’après le magazine spécialisé Variety, Universal continuera d’administrer le catalogue de Justin Bieber, particulièrement les six albums certifiés platine ou multi-platine, depuis “My World 2.0” en 2010 à “Justice” en 2021.
Outre le streaming musical, Hipgnosis monétise les catalogues des artistes sur des plateformes plus récentes comme TikTok ou Roblox.
À lire aussi : Noma : le “meilleur restaurant du monde” annonce sa fermeture définitive
La vente de catalogues, une pratique qui ne fait pas l’unanimité
La vente de catalogues et la cession des droits à des sociétés tentées par la spéculation ne fait cependant pas l’unanimité. Dans le cas de Taylor Swift par exemple, l’une des chanteuses américaines les plus populaires, cette dernière a rencontré un franc succès avec des nouvelles versions de ses anciens albums. La chanteuse réenregistre ses albums pour en contrôler les droits.
Une vive polémique l’avait d’ailleurs opposé au manager d’artistes Scott Samuel “Scooter” Braun. L’agent artistique avait mis la main sur le répertoire de Swift en rachetant le label Big Machine Records. Il les avait ensuite revendus à une autre société. À titre d’information, Scooter Braun est aussi le manager de Justin Bieber, qu’il a représenté dans la transaction avec Hipnosis.