L’expression « hlel » est devenue courante dans le langage des jeunes, notamment sur les réseaux sociaux. Elle se réfère généralement à une relation amoureuse respectant certaines normes culturelles et religieuses. Mais d’où vient ce mot et pourquoi il est utilisé de cette manière ? Dans cet article, nous allons décortiquer les origines et les usages du terme « hlel ».
L’origine arabe du mot « hlel »
Le mot « hlel » (prononcé هلال en arabe) a ses racines dans la langue arabe et provient du verbe « hallal » qui signifie autoriser ou rendre licite. Le mot « hlel » lui-même peut être traduit comme « permis » ou « licite » selon le contexte. Cela renvoie notamment à tout ce qui est autorisé par la religion musulmane, que ce soit en matière d’alimentation, de comportement ou autre.
Le concept de halal dans l’Islam
Dans la pratique religieuse musulmane, les termes halal (حلال) et haram (حرام) sont omniprésents pour désigner ce qui est permis ou interdit par la foi islamique. Le Coran et les enseignements prophétiques dictent les règles qui régissent les domaines du culte et de la vie quotidienne pour les fidèles musulmans.
Ainsi, de nombreux aspects de la vie peuvent être qualifiés de « halal » s’ils respectent les principes et directives issus des textes sacrés. Cela peut aller de la nourriture (par exemple, la viande halal) aux pratiques commerciales en passant par le mariage, qui doit également respecter certaines règles pour être considéré comme valide.
De l’arabe classique au langage des jeunes
Au fil du temps, le mot « hlel » a été adopté par une partie de la jeunesse francophone issue de communautés d’origine nord-africaine ou arabo-musulmane. Dans ce contexte, il tend à désigner une relation amoureuse entre un jeune homme et une jeune femme dans laquelle les deux partenaires se fixent des limites respectueuses de leurs convictions religieuses.
Un terme viral sur les réseaux sociaux
L’usage du terme « hlel » s’est largement popularisé sur les réseaux sociaux, notamment grâce à son utilisation fréquente dans les memes et autres publications virales. Il est couramment utilisé pour décrire des situations où les protagonistes sont supposés mettre en avant leur respect des valeurs morales issues de l’Islam.
Cependant, il convient de noter que cet emploi du mot « hlel » ne reflète pas toujours fidèlement la réalité religieuse ou culturelle qu’il évoque. En effet, il apparaît fréquemment sous une forme caricaturale, humoristique ou teintée d’autodérision. Il sert aussi parfois à justifier certains comportements jugés très conservateurs voire sectaires.
Le « hlel », reflet d’une certaine vision de la relation amoureuse
La popularité du mot « hlel » témoigne également des préoccupations et des attentes spécifiques liées à l’amour, au couple et au mariage dans les milieux où il est employé. Ainsi, une relation « hlel » serait la réponse idéale pour ceux qui cherchent à concilier leur désir d’être en couple avec le respect des valeurs morales et religieuses qui leur tiennent à cœur.
Des exigences souvent associées au « hlel »
Certaines caractéristiques sont généralement attendues dans ce type de relation :
- La chasteté : Les partenaires s’engagent à éviter toute forme de rapport sexuel avant le mariage, de manière à préserver la pureté de chacun.
- La discrétion : La relation amoureuse doit rester secrète aux yeux de la communauté et des éventuels prétendants mariés.
- L’intention de se marier : Une relation « hlel » trouve souvent sa conclusion naturelle dans le mariage des partenaires, qui légitime ainsi l’aspect amoureux de leur union et met fin à certaines contraintes morales.
- Le soutien familial : Dans de nombreuses familles de culture arabo-musulmane, l’avis des parents et des proches occupe une place importante dans le choix du conjoint. La réussite d’une relation « hlel » dépend donc aussi de l’approbation et du soutien des familles respectives.
Des limites à ne pas franchir
Dans une relation considérée comme « hlel », il existe également un certain nombre de comportements et d’attitudes à éviter :
- Les échanges trop intimes, que ce soit physiquement ou à travers les réseaux sociaux, afin de préserver la pudeur.
- Les rencontres en tête-à-tête, souvent vues comme propices aux tentations et aux transgressions.
- Les manifestations publiques d’affection, perçues comme indécentes ou susceptibles de susciter des jugements négatifs de la part du groupe social.
Pour conclure, le terme « hlel » illustre la manière dont une partie de la jeunesse francophone issue de communautés d’origine nord-africaine ou arabo-musulmane se réapproprie certains concepts religieux pour mieux répondre à leurs attentes et aspirations personnelles. Toutefois, cet usage langagier n’est pas exempt de polémiques et de critiques, notamment en raison de la vision parfois restrictive et normative qu’il véhicule en matière de relations amoureuses.