Annoncée le 14 juin dernier, la réforme permettant de passer son permis dès l’âge de 17 ans entrera en vigueur en janvier 2024
Ce changement vise notamment à faciliter l’autonomie des jeunes, et plus particulièrement des apprentis. Toutefois, il soulève également des questions en matière de sécurité routière et de coût des assurances.
Les risques liés à l’âge et à l’expérience au volant
Il est important de rappeler que les conducteurs les plus jeunes et les moins expérimentés sont généralement plus exposés aux accidents de la route. Ainsi, l’abaissement de l’âge du permis pourrait avoir un impact sur le nombre d’accidents impliquant des conducteurs de 17 ans. Néanmoins, il convient également de noter que le dispositif de la conduite accompagnée permet déjà à certains jeunes de conduire avant l’âge de 18 ans, encadrés par un adulte titulaire du permis.
Un sur-risque pour les seniors ?
D’un autre côté, l’Observatoire national interministériel de sécurité routière a pointé dans son rapport annuel de 2021 un sur-risque d’accidents pour les seniors de 75 ans et plus. En effet, on comptait 68 personnes de 75-84 ans tuées par million d’habitants de cette classe d’âge et 78 pour les 85 ans et plus, contre 42 pour les moins de 65 ans. Il est donc essentiel de ne pas négliger cet aspect dans la réflexion sur la sécurité routière.
Des mesures pour renforcer la sécurité routière
Face à ces enjeux, le gouvernement entend prendre des mesures pour garantir la sécurité de tous les usagers de la route. Ainsi, la suspension automatique du permis en cas de conduite sous l’emprise de stupéfiants a été annoncée par la Première ministre, Elisabeth Borne. Cette mesure s’inscrit dans une volonté de sanctionner plus sévèrement les comportements addictifs au volant, qui représentent un réel danger pour la sécurité routière.
Un encadrement adapté pour les jeunes conducteurs ?
Pour limiter les risques liés à l’abaissement de l’âge du permis, il pourrait être envisagé de mettre en place un encadrement spécifique pour les jeunes conducteurs de 17 ans. Par exemple, des limitations de vitesse ou de puissance de véhicule pourraient être instaurées, afin de favoriser la prudence et l’apprentissage progressif de la conduite en toute sécurité.
Les conséquences sur les assurances
L’abaissement de l’âge du permis aura également un impact sur les assurances auto. En effet, les jeunes conducteurs sont traditionnellement perçus comme étant à risque par les assureurs, ce qui se traduit par des tarifs plus élevés. Avec l’arrivée de conducteurs de 17 ans dans le paysage automobile, les assureurs devront adapter leurs offres et tarifs en conséquence.
Des solutions pour faciliter l’accès à l’assurance ?
Pour éviter que l’abaissement de l’âge du permis ne constitue un frein financier pour les jeunes conducteurs, des solutions pourraient être envisagées. Par exemple, des réductions ou des formules spécifiques pour les apprentis pourraient être proposées par les assureurs, afin de faciliter leur accès à l’assurance auto.
En conclusion : un changement à double tranchant ?
Si l’abaissement de l’âge du permis à 17 ans présente des avantages indéniables en termes d’autonomie et de mobilité pour les jeunes, il soulève également des interrogations en matière de sécurité routière et de coût des assurances. Il sera donc crucial de mettre en place des mesures adaptées pour encadrer ces nouveaux conducteurs et garantir la sécurité de tous les usagers de la route.