La baisse d’impôts pour les classes moyennes a été l’une des principales promesses de campagne du président Emmanuel Macron
À l’époque, il s’était engagé à alléger la fiscalité pour les ménages appartenant à cette tranche de population, avec un objectif clair : redonner du pouvoir d’achat aux Français et stimuler la croissance économique. Cependant, près de cinq ans après son élection, cette promesse semble toujours être en attente.
Des mesures insuffisantes pour les classes moyennes ?
Certes, depuis le début du quinquennat, le gouvernement a mis en place différentes mesures visant à réduire la pression fiscale sur les ménages. Parmi celles-ci, on peut notamment citer la suppression de la taxe d’habitation pour 80 % des Français ou encore la réduction de l’impôt sur le revenu pour les plus modestes. Toutefois, ces dispositifs semblent ne pas bénéficier pleinement aux classes moyennes, qui se retrouvent souvent « coincées » entre les aides accordées aux plus démunis et les avantages fiscaux réservés aux plus aisés.
Le cas de la suppression de la taxe d’habitation
Concernant la taxe d’habitation, bien que sa suppression soit effective pour une majorité de Français, elle ne l’est pas encore pour les 20 % les plus aisés. Or, cette catégorie inclut également une partie des classes moyennes supérieures, qui se voient ainsi toujours redevables de cet impôt. Par ailleurs, la réforme de la taxe d’habitation s’est accompagnée d’une augmentation des taxes foncières, ce qui a pu annuler, voire aggraver, la charge fiscale pour certains ménages.
La réduction d’impôt sur le revenu : un dispositif insuffisant
En ce qui concerne l’impôt sur le revenu, le gouvernement a certes procédé à une baisse de cet impôt en 2020, mais celle-ci reste insuffisante aux yeux de nombreuses familles appartenant aux classes moyennes. En effet, la mesure a principalement profité aux contribuables les plus modestes, avec une économie d’impôt moyenne de 350 euros par an. Pour les classes moyennes, cet allègement fiscal est souvent perçu comme insignifiant face aux dépenses du quotidien et à la hausse des prix.
Un contexte économique incertain
Le principal obstacle à la réalisation de cette promesse électorale semble résider dans le contexte économique actuel, marqué par la crise sanitaire et ses conséquences sur l’économie française. Face à ces défis, le gouvernement a été contraint de mettre en place des mesures d’urgence pour soutenir les secteurs touchés, ce qui a eu pour effet de creuser le déficit public. Dans ce contexte, il est légitime de se demander si le gouvernement aura les moyens de tenir sa promesse de baisse d’impôts pour les classes moyennes.
Des marges de manœuvre réduites
Face à ces contraintes budgétaires, le gouvernement dispose de peu de marges de manœuvre pour agir en faveur des classes moyennes. Il pourrait certes décider de renoncer à certaines dépenses ou de procéder à des économies sur certains budgets, mais cela pourrait également avoir des conséquences sur la qualité des services publics et sur l’économie française dans son ensemble. Par ailleurs, la question de la justice fiscale reste entière : faut-il privilégier une baisse d’impôts générale, au risque de favoriser les plus aisés, ou cibler davantage les classes moyennes, quitte à complexifier encore un peu plus le système fiscal français ?