La triste réalité est que les conducteurs âgés sont souvent confrontés à des défis particuliers lorsqu’il s’agit de maintenir des performances de conduite optimales
Le 13 juillet dernier, un homme âgé de 81 ans a été mis en examen pour homicide involontaire et placé sous contrôle judiciaire. Cela fait suite à son implication dans deux accidents de la route tragiques qui ont coûté la vie à des personnes, survenus à trois mois d’intervalle, dans la ville de Saint-Malo. Ces événements malheureux mettent une fois de plus en évidence la question sensible du contrôle des capacités de conduite chez les individus de troisième âge.
Évaluation régulière des compétences de conduite
Une première mesure consiste à établir des procédures d’évaluation régulières pour les conducteurs seniors. Ces évaluations peuvent inclure des tests médicaux, des examens pratiques de conduite ou encore des formations spécifiques aux problématiques rencontrées par les conducteurs plus âgés. L’objectif étant d’assurer que leurs compétences de conduite restent intactes et qu’ils sont toujours aptes à prendre le volant en toute sécurité. Cependant, soulignez que ce sont souvent l’apparition de pathologies ou la nécessité de recourir à des traitements qui impactent l’aptitude à la conduite et non simplement l’âge. Par conséquent, il est essentiel de veiller à ce que ces évaluations ne soient pas discriminatoires et prennent en compte l’état de santé global du conducteur plutôt que son âge uniquement.
Plaidoyer pour des tests d’aptitude obligatoires pour les seniors
Certaines personnalités, comme la joueuse de tennis Pauline Déroulède, amputée suite à un accident provoqué par un conducteur nonagénaire, se battent pour que des tests d’aptitude soient rendus obligatoires pour les seniors. Cette mesure suscite néanmoins des réactions mitigées, certains y voyant une forme d’âgisme ou une atteinte à l’autonomie des personnes âgées. Il est vrai que si les seniors sont régulièrement pointés du doigt en matière de sécurité routière, ils ne sont responsables d’accidents mortels que dans moins de 10 % des cas. De plus, 64 % des 65 ans et plus possèdent une voiture en France, ce qui témoigne du besoin d’autonomie et de mobilité de cette population.
Des contrôles médicaux d’aptitude à la conduite existants mais insuffisants
Actuellement, le Code de la route stipule que :
« Tout conducteur doit se tenir constamment en état et en position d’exécuter commodément et sans délai toutes les manœuvres qui lui incombent. »
Article R412-6 – Code de la route
En raison des risques qu’elles peuvent présenter pour la sécurité routière, certaines pathologies requièrent un contrôle médical d’aptitude à la conduite. Cependant, ces contrôles restent ponctuels et ne permettent pas de garantir une évaluation régulière et approfondie des compétences de conduite des seniors. Par ailleurs, ces examens ne sont pas systématiques et dépendent souvent du signalement du médecin traitant, qui peut hésiter à remettre en cause l’autonomie de son patient.
Vers une meilleure prise en compte des problématiques liées à l’âge
Face à ces constats, il semble nécessaire d’adapter les procédures d’évaluation et de contrôle de l’aptitude à la conduite pour prendre en compte les spécificités liées à l’âge. Cela pourrait passer par des formations spécifiquement dédiées aux seniors, abordant des thématiques telles que le vieillissement au volant, les effets des médicaments sur la conduite ou encore la prévention des accidents chez les conducteurs âgés.